Son Excellence le ministre des Affaires économiques et du Développement, Dr Abdallah O. Souleymane O. Cheikh SIDIA, a révélé que le Projet de Loi de Finances pour L’exercice 2026 revêt une portée singulière et hautement symbolique dans l’évolution de la gestion des finances publiques dans notre pays. En effet, il s’agit du premier budget élaboré intégralement selon l’approche du budget programme, conformément aux dispositions de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2018.
Le ministre, qui s'exprimait devant la presse lors du point hebdomadaire consacré au commentaire des travaux du Conseil des Ministres, a précisé que la mise en œuvre du budget-programme marque une rupture décisive avec l’ancien système de budgétisation par nature économique, caractérisé par une prédominance de la gestion administrative et une faible lisibilité des résultats attendus. Il a ajouté que le PLF 2026 inaugure ainsi une ère nouvelle où l’efficacité, la transparence et la redevabilité deviennent les maîtres-mots de l’action publique.
Dans cette perspective, a-t-il poursuit, le budget de l’État se structure désormais autour de 108 programmes et 24 dotations, chaque programme doté d’objectifs clairs et mesurables. Ces programmes traduisent de manière opérationnelle les priorités nationales issues du programme électoral de Son Excellence Monsieur le Président de la République Mohamed Ould Cheikh EL Ghazouani « Mon ambition pour la Patrie » présenté dans la Politique Générale du Gouvernement, la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) et les stratégies sectorielles.
Le ministre a précisé l’élaboration du PLF 2026 s’est distinguée par un processus d’arbitrage budgétaire fondé sur la performance. Ce choix traduit la volonté d’allouer les ressources de manière optimale, en tenant compte non seulement des besoins exprimés par les départements ministériels, mais également des résultats attendus et de leur contribution au développement économique et social.
Ainsi, l’allocation des crédits budgétaires n’est plus le simple prolongement mécanique des dotations antérieures : elle s’opère désormais dans le cadre d’une approche de performance, visant à renforcer la discipline budgétaire et à maximiser l’impact des politiques publiques.
Pour la première fois, le PLF 2026 est enrichi d’annexes dont les Projets Annuels de Performance (PAP). Ces PAPs, élaborés par chaque département, présentent :
• Les stratégies sectorielles et programmatiques retenues par les ministères ;
• Les objectifs opérationnels qui en découlent ;
• Ainsi que les indicateurs de performance permettant d’évaluer, a posteriori, le degré de réalisation des résultats.
Son Excellence a indiqué que cet apport méthodologique représente une avancée majeure en matière de gouvernance budgétaire, en rapprochant l’action publique de la culture de l’évaluation, et en instaurant un lien direct entre les moyens engagés et les effets produits.
Par ailleurs, il a précisé que le PLF 2026 s’inscrit en parfaite cohérence avec le Cadre de Dépenses à Moyen Terme global (CDMT-g), tel que présenté dans le Document de Programmation Budgétaire à Moyen Terme (DPBMT) 2026-2028. Cette articulation garantit la soutenabilité des finances publiques, tout en assurant la concordance entre la programmation budgétaire sectorielle et la trajectoire macroéconomique et budgétaire nationale.
Il a insisté sur le fait que : « à travers cette réforme, notre pays s’inscrit dans la lignée des pays ayant déjà opéré avec succès la transition vers le budget-programme, soulignant que les expériences internationales ont démontré que cette approche permet :
• Une meilleure efficience de la dépense publique, en alignant les crédits sur des résultats attendus clairement définis ;
• Une plus grande transparence, grâce à la présentation des objectifs et indicateurs au Parlement et à l’opinion publique ;
• Un renforcement de la responsabilité des gestionnaires publics ;
Une plus grande crédibilité de la politique budgétaire, tant vis-à-vis des citoyens que des partenaires techniques et financiers ».
Sur le plan chiffré, il a déclaré que les recettes totales devraient atteindre 128,79 milliards MRU en 2026 contre 116,96 milliards MRU dans la LFR 2025, soit une hausse de 11,83 milliards MRU (+10,11 %). Cette amélioration reflète à la fois le renforcement de la mobilisation interne et la diversification des sources de revenus.
Les dépenses totales et prêts nets atteignent 132,18 milliards MRU dans le PLF 2026 contre 119,12 milliards MRU en 2025, soit une hausse de 13,06 milliards MRU (+10,96 %). Cette évolution traduit une gestion rigoureuse des finances publiques, avec une priorité donnée à l’investissement.
Le ministre a conclu en précisant que le Projet de Loi de Finances 2026 reflète un exercice budgétaire rigoureux et réactif. Il anticipe les mutations de l’environnement économique, sécurise les programmes prioritaires et renforce la transparence dans la gestion publique. Il marque un tournant vers une gouvernance budgétaire plus agile, fondée sur des arbitrages dynamiques et une utilisation efficiente des ressources.
De même, il est a noté que la croissance devrait s’établir à 4,1% en 2025 et à 5,1% en 2026.
