Le Ministère des Affaires économiques et du Développement a organisé, lundi à Nouakchott, une rencontre pour la divulgation du nouveau rapport stratégique de la Banque mondiale intitulé « Mauritanie : croissance et emploi – Rapport 2025 ». Cette cérémonie a mis en lumière une étape économique déterminante, marquant l’orientation du pays vers un modèle de développement plus diversifié et plus résilient.
Placée sous le thème « Au-delà des industries extractives : libérer le potentiel mauritanien pour une croissance durable et inclusive », la publication propose une analyse approfondie de l’évolution de l’économie nationale. Elle expose une vision d’ensemble pour réduire la dépendance historique aux activités extractives et favoriser l’émergence de secteurs capables de soutenir l’emploi et la croissance sur le long terme.
Mme Vissia, experte à la représentation de la Banque mondiale en Mauritanie, a exposé, au cours de la cérémonie, les principales conclusions du rapport. Elle a fait observer que le modèle de croissance reposant sur l'extraction minière a atteint ses limites et que de larges franges de la population – en particulier les femmes et les jeunes – n’en ont pas suffisamment bénéficié. Ce constat impose, selon elle, une réorientation décisive vers la diversification économique.
Dans son intervention, le ministre des Affaires économiques et du Développement, Dr Abdallah Ould Souleymane Ould Cheikh Sidia, a affirmé que ce document constitue une référence fiable pour l’élaboration des futures stratégies de développement. Il a rappelé que l’emploi occupe une place centrale dans la vision du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui vise à garantir des emplois décents et une vie digne aux citoyens.
Le ministre a ajouté que la réalisation de cette vision, que le Premier ministre Mokhtar Ould Djay s’emploie à concrétiser, suppose des réformes essentielles : renforcement des compétences humaines, expansion de la formation professionnelle, développement de partenariats efficaces avec le secteur privé, amélioration des infrastructures, promotion de l’égalité de genre et création de valeur ajoutée locale dans les secteurs émergents.
Pour sa part, le représentant résident de la Banque mondiale, M. Ibou Diouf, a salué les avancées engagées par la Mauritanie et confirmé la volonté de l’institution de poursuivre son appui à la transformation économique du pays.
La présentation du rapport a été suivie d’un panel animé par des représentants des départements gouvernementaux concernés. Les échanges ont porté sur les principaux défis identifiés par la Banque mondiale, répartis en quatre axes majeurs : la faiblesse de la demande de main-d’œuvre, la lente progression de la productivité, la vulnérabilité des secteurs non extractifs et l’instabilité des revenus liés aux matières premières, accentuée par les risques climatiques.
Les participants ont ensuite examiné les propositions de réformes avancées par la Banque mondiale, notamment le renforcement du capital humain, matériel et naturel, l’amélioration du cadre réglementaire, ainsi que la dynamisation du secteur privé dans des domaines prometteurs tels que l’énergie, l’agro-alimentaire et le tourisme.
Les priorités urgentes ont également été abordées, parmi lesquelles l’augmentation des investissements dans la petite enfance, la digitalisation des transactions foncières, la modernisation du Code du travail, l’activation de l’Autorité de la concurrence et le renforcement de l’enseignement des sciences et technologies.
Enfin, le rapport conclut que l’adoption de ces réformes place la Mauritanie sur la voie de son ambition d’accéder, à l’horizon 2050, au rang des pays à revenu intermédiaire supérieur, en bâtissant une économie diversifiée, génératrice d’emplois et garantissant une répartition équitable des bénéfices de la croissance.




