02/09/2024 Les travaux du deuxième Forum Indonésie-Afrique et du Forum de haut niveau sur les partenariats multipartites, qui ont débuté ce dimanche à Bali, en Indonésie, sous le thème « Renforcer les partenariats multipartites : vers un changement transformationnel », ont vu la participation de Son Excellence le ministre de l'Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, représentant le Président de la République, Président de l'Union Africaine, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Dans un discours prononcé, au nom de Son Excellence le Président de la République, le ministre de l'Économie et des Finances a passé en revue les défis auxquels est confronté le continent africain, notamment les questions liées au développement économique, à la consolidation de la paix et de la sécurité, ainsi que le défi pressant de la création d’emplois suffisants et décents pour la jeunesse.
Il a ajouté que, malgré la reprise économique observée en 2024 sur le continent, celle-ci demeure fragile et bien en deçà des attentes.
Il a également souligné que la situation économique, le fardeau de la dette et les catastrophes naturelles sont autant d'obstacles qui ralentissent considérablement le cheminement vers une croissance forte et durable en Afrique.
Le ministre a par ailleurs noté, dans sa lecture du discours du Président, que la consolidation de la paix et de la sécurité à travers le continent africain constitue un défi majeur. L'augmentation des foyers de tension, les chocs extérieurs, la prolifération des mouvements terroristes et le commerce illicite sous toutes ses formes exercent une influence néfaste et entravent la paix et la stabilité en Afrique.
Le défi le plus urgent reste cependant celui concernant la jeunesse africaine, qui représente plus de 50 % de la population du continent. D’ici deux décennies, ce pourcentage dépasse légèrement les 60 %. Pour cette raison, il est impératif d’investir dès aujourd’hui dans l’éducation et la formation des jeunes afin de leur offrir de véritables opportunités d'emploi décent. Ce défi est crucial pour un continent qui doit s’adapter aux exigences croissantes de la mondialisation.
Son Excellence le Président de la République a évoqué dans son discours, l’esprit de la Conférence de Bandung qui a marqué un tournant décisif dans les relations Sud-Sud. Il a déclaré : « Près de soixante-dix ans après la Conférence de Bandung, qui a constitué un tournant profond dans notre histoire moderne, l'esprit de Bandung est plus présent que jamais. Outre l'indépendance et la souveraineté nationale, notamment pour les pays africains et asiatiques, qui étaient alors l'objectif suprême, et l'appel à la coexistence pacifique entre les nations, les aspirations de nos peuples, sept décennies après la tenue de cette conférence, demeurent inchangées : solidarité et coopération. »
« Aujourd'hui, ce sommet, qui se tient pour la première fois au niveau des chefs d'État et de gouvernement, nous offre l'occasion de mettre en lumière la relation entre “l'esprit de Bandung et l'Agenda 2063 de l'Union africaine”. Cet agenda constitue la vision du continent pour l'avenir. Il représente notre espoir, notre volonté et notre aspiration commune à une Afrique prospère dans tous les domaines et par tous les moyens. »
Le Président de la République a poursuivi, à travers son discours prononcé par le ministre, en soulignant les opportunités offertes par la coopération afro-indonésienne, affirmant : « La deuxième réunion du Forum de coopération Indonésie-Afrique confirme que les pays africains disposent d'opportunités abondantes pour diversifier et approfondir leur coopération avec leurs partenaires. Aujourd'hui, l'Indonésie et les pays africains disposent d'opportunités économiques précieuses à exploiter dans divers secteurs où les similitudes constituent un facteur de rapprochement, de coopération et d'intégration, tels que l'agriculture, le pétrole, les mines, le gaz naturel et les énergies renouvelables. Nous sommes en réalité à un moment historique, une véritable opportunité, que nous devons saisir pour construire des relations solides, capables de développer et de diversifier davantage nos échanges commerciaux et notre coopération économique. Dans ce contexte, la Zone de libre-échange continentale africaine représente une véritable chance pour atteindre cet objectif. »
Le partenariat afro-indonésien pourrait également accélérer la coopération dans les domaines de l'échange d'expertise, de la transformation des ressources naturelles, de la formation professionnelle des jeunes, de la transformation numérique, de l'innovation, du renforcement des capacités, ainsi que de la valorisation des ressources naturelles et maritimes.
Le discours a également mis en avant les opportunités d'investissement en Mauritanie, en tant qu'exemple parmi les pays du continent, précisant que la Mauritanie, avec ses ressources naturelles considérables et ses avantages préférentiels dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, l'hydrogène vert et les minerais précieux, est convaincue que l'avenir du partenariat avec l'Indonésie sera riche, qu'il s'agisse de partenariats fructueux entre les secteurs privés de nos deux pays ou d'investissements directs.
En conclusion, Son Excellence le Président de la République a appelé l'Indonésie, en tant que membre du G20, à soutenir les efforts des pays de l'Union africaine pour obtenir une représentation active, juste et équitable au sein des organisations mondiales. Cela inclut notamment la réforme du système financier mondial, le traitement du problème des dettes insoutenables qui étouffent les économies de certains de nos pays, ainsi que l'octroi d'un siège permanent à l'Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies.
À noter que ce deuxième Forum Indonésie-Afrique, qui se déroule sur trois jours, voit la participation de 26 pays, dont certains sont représentés par des chefs d'État et de gouvernement, ainsi que par des délégations ministérielles de haut niveau. La Mauritanie est représentée par une délégation conduite par Son Excellence le ministre de l'Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, accompagné de l’ambassadeur de Mauritanie en Indonésie, SEM. Weddady Ould Sidi Haiba, du directeur général des financements et de la coopération au ministère de l'Économie et des Finances, M. Mohamed Salem Ould Nani, et de M. Yahya Ould Dahah, Premier Conseiller à l'Ambassade de Mauritanie en Indonésie.