
Le Ministre de l’Économie et des Finances affirme : La gestion de la dette publique s’inscrit dans une stratégie intégrée de développement durable
Lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale tenue jeudi matin, Son Excellence M. Sid'Ahmed Ould Bouh, Ministre de l’Économie et des Finances, a exposé la démarche adoptée pour la gestion des financements extérieurs, ainsi que les résultats concrets obtenus sur le terrain. Cette intervention répondait à une question orale portant sur la politique gouvernementale en matière de gestion du portefeuille de projets.
Cette réponse faisait suite à une interrogation formulée par le député Sid'Ahmed Mohamed El Hassan, qui a soulevé des préoccupations relatives à l’efficacité des financements extérieurs. Il a rappelé que le pays a bénéficié d’un volume important de financements extérieurs, sous forme de dons ou de prêts concessionnels, répartis sur divers secteurs de développement.
Le député a attiré l’attention sur un décalage entre les résultats obtenus et les attentes légitimes suscitées par ces investissements. Il a également posé deux questions précises :
1. Quelles sont les modalités dont dispose le ministère pour assurer le suivi et l’évaluation des projets et programmes financés de l’extérieur ?
2. Quelle stratégie est mise en œuvre pour créer un environnement d’investissement attractif pour les capitaux étrangers et inciter le secteur bancaire local à participer au financement de l’économie nationale ?
Une vision ministérielle globale de la gestion de la dette publique
Dans sa réponse détaillée, le Ministre de l’Économie et des Finances a souligné que l’endettement public n’est pas une finalité en soi, mais constitue un instrument financier auquel l’État recourt dans des conditions économiques et budgétaires bien déterminées.
Il a expliqué que l’État est parfois contraint de faire appel à des financements extérieurs, notamment lorsque le coût des grands projets de développement dépasse les capacités de financement interne.
Le Ministre a mis en lumière une évolution positive notable dans la structure budgétaire de l’État. Jusqu’en 2019, la part des ressources internes consacrées à l’investissement ne couvrait qu’un tiers des besoins, les deux tiers restants étant financés par l’endettement extérieur.
Une transformation structurelle du financement
Le budget de 2025 a marqué un tournant radical dans cette dynamique : les ressources publiques internes couvrent désormais deux tiers des coûts des projets d’investissement.
Le Ministre a qualifié cette évolution de choix stratégique central adopté par le gouvernement pour maîtriser le niveau d’endettement et garantir la soutenabilité financière.
Il a indiqué que la gestion de la dette publique s’inscrit dans une vision stratégique intégrée, matérialisée par un plan d’endettement global à court et moyen termes. Ce plan repose sur trois axes fondamentaux :
Donner la priorité aux dons comme première source de financement ;
Recourir aux prêts concessionnels pour combler les déficits restants ;
Optimiser la gestion des coûts globaux des investissements.
Renforcer l’efficacité dans l’exécution des projets
Le Ministre a insisté sur le fait que le succès de cette politique dépend de l’efficacité des pouvoirs publics et des organes de supervision des projets.
Il a souligné l’impératif de garantir l’affectation des financements aux finalités prévues et de lever les obstacles entravant la bonne exécution des projets de développement.
Par le passé, a-t-il noté, il manquait un classement précis des entreprises exécutantes selon leurs capacités techniques, leurs équipements et leur situation financière, ce qui affectait leur aptitude à répondre aux exigences des projets.
Il a pointé la faiblesse de certaines entreprises nationales, peu adaptées à la dynamique économique accélérée que connaît le pays.
Des réalisations concrètes dans les infrastructures
En réponse à une question relative à l’affectation des fonds empruntés, le Ministre a présenté un exposé détaillé sur les réalisations enregistrées depuis le début du premier mandat de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Il a précisé que les financements ont été orientés vers des secteurs vitaux, ce qui a permis une nette amélioration des infrastructures nationales.
Dans le domaine de l’éducation, de nouveaux bâtiments ont été construits pour l’École nationale d’administration et l’Institut supérieur de la numérisation. Le campus universitaire a été agrandi pour accueillir jusqu’à 11 000 étudiants.
Par ailleurs, 4 000 nouvelles salles de classe ont été édifiées dans le cadre de l’enseignement fondamental et secondaire.
Concernant les infrastructures de transport, 2 200 km de routes ont été construits et 1 200 km de voiries existantes ont été réhabilités.
Dans le secteur de la santé, 20 centres de santé et 28 postes de santé ont été créés. Plusieurs hôpitaux ont été agrandis et de nouveaux établissements hospitaliers ont vu le jour.
Les projets de développement ont également touché les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et d’autres domaines stratégiques, traduisant ainsi l’approche globale du gouvernement qui mobilise les financements extérieurs au service du développement durable.